Exposition Gilles Miquelis, Florence Obrecht, Axel Pahlavi – Nice

La figuration libérée. Gilles Miquelis, Florence Obrecht, Axel Pahlavi
Du 20 décembre 2021 au 15 janvier 2022 – Vernissage samedi 18 décembre à partir de 18 h
La peinture et la figuration, dont on nous avait annoncé la mort certaine, se portent bien aujourd’hui. Après La nouvelle figuration,
La figuration narrative, La figuration libre, mouvements inscrits dans l’histoire, la galerie Lola Gassin crée la première exposition de La figuration libérée.
Florence Obrecht et Axel Pahlavi
Les voies parallèles
Il y a des couples d’artistes dont le travail ne fait qu’un, les Poirier, les Lalanne, etc..
Puis des couples dont les œuvres ont une profonde autonomie : Annette Messager et Christian Boltanski, Anna Eva Bergman et Hans Hartung, Dorothea Tanning et Max Ernst…
Où ranger Axel Pahlavi et Florence Obrecht, ces deux jeunes peintres, parmi les couples/fusion ou ceux qui suivent des routes différentes ? On optera pour une troisième solution : celles des voies parallèles !
Et la preuve, s’il en fallait une, est que lorsqu’on tente de parler de l’un, c’est inévitablement l’autre auquel on le rapproche ou l’oppose. Il faut dire que travailler dans le même atelier n’est pas pour dissiper ce genre d’intrication.
Gilles Miquelis
Croc-en-jambe
L’œuvre de Miquelis est un croisement hybride entre documentaire et voyeurisme, une sorte de strip-tease aux pinceaux vitriole le récit d’un contemplatif ou la revue des troupes avant l’assaut… Et si à force d’être familier l’ordinaire devenait extraordinaire et le quotidien étrange, comme le Vampire sans paroles de Dreyer. Le monstre s’approche sans bruit. C’est à peine s’il touche le sol. Il avance, vous regarde. Il semble vous connaître. Vous aussi vous l’avez déjà vu… mais le voilà qui repart comme si de rien était. A-t-il mordu ?
Ce monstre, Gilles Miquelis le voit tous les jours. C’est un ami, un ennemi, une connaissance. Peut-être bien votre voisin de palier. « Et au bon linge, des misères chics » comme dit Bashung, il en a vu ! Quid des actrices sans scénar, des ronds de cuirs en RTT/VTT, des beaufs avachis, des clebs enragés, des ménagères extraverties, des gays moustachus en « moule-bite », des skieuses libérées, des enfants attardés et des autostoppeuses complaisantes…
Bref si Monsieur de Fursac habillait l’homme, Miquelis, lui, le déshabille, le croque sans mitaines, à nu et à cru. A lui les bas morceaux, « le sot l’y laisse », il se ressert ! Et pourtant on lui donnerait le bon dieu sans confection. Visage d’ange, sorti d’un casting de jeune premier de la nouvelle vague. Un rien de Stendhal sous une couche de scandale ? Méfiez-vous de l’eau qui dort ! Et alors son coup de pinceau lui ressemble comme deux gouttes de peinture, un gage de plus d’intégrité !
Né à Nice en 1976 en pleine rage de dent punk, au moment où le classement X ensemence la production de films érotiques bourgeois, Gilles, aurait-il été bercé trop près des frères Ramones, de Reiser et du Behind the green door. Toujours est-il qu’au sortir de son adolescence, celui qui taquine le crayon depuis le lycée – « Mes premiers croquis je les ai fait d’après des photos d’actrices de Cinémonde et des strips de la revue Strange – s’expatrie, après un séjour à la Villa Thiole, à Montpellier pour y faire ses Beaux Arts. « A la Villa Arson, la peinture, ce n’était pas trop bien vu. Pour en faire, il fallait être con ou têtu. C’est pire aujourd’hui, on considère le dessin comme un outil, alors que c’est l’arme absolue ».
Chez Lola Gassin, Hélène Jourdan-Gassin 49, rue Maréchal-Joffre, 06000 Nice.
Tél. 04 93 88 68 25 / 06 74 29 23 36. Ouvert sur rendez-vous