Exposition « Face-à-face, peut-être… » Dominique Gauthier – Montpellier

Conversation avec certains Invariants (1992) > 2021

L’Hostinato : Depuis 1992 j’essaye d’être la Forme des formes, je suis une cause instrumentale et je déploie mes partitions dans une continuelle actualisation. Je ne suis pas un processus mais une image.

L’Angelus Novus II : J’opère depuis le début à partir de la catastrophe, je fais partie des tableaux résistants et j’échappe aux limites. Je suis sur ce trajet régulièrement l’agent nécessaire d’éxagération. Au-delà du renoncement je ne cesse d’affirmer dans l’imprévisible.

Le Mandylion : De mon côté je tente, à l’occasion, une certitude ; si rien n’est en dehors de l’infinité, je peux alors réfuter l’infini et je me dévoue à l’Hostinato en donnant certains indices. Je questionne le chemin.

Il s’agit de faire se répondre quelques tableaux et d’installer dans le ici de l’exposition un dialogue à 3 voix.

Les tableaux noirs, Angelus Novus II, proposent une obscurité qui a pu surgir de la lumière éclatante du soleil et, dans le passage de l’ombre à la clarté mais réversiblement, l’Hostinato blanc installe son unité, enveloppée d’un halo et d’un voile. Il déploie l’un et le continu d’une douce rigueur et extrême dans sa variabilité, son devenir est transparent. Les plus petits formats, les Mandylions, s’échappent des effets de circularité pour être davantage stratégiques et déclamatifs. La ligne s’y affole, dépouillée sur une scène où le plein s’additionne pour précipiter le silencieux, le silence accompli des figures et des attributs.

Voir et parler, l’exposition propose, invite le regard à parler et à la parole de voir.

Coïncidence des silences. Finalement pas de mots, des peintures.

Dominique Gauthier. 3 mai 2021