Exposition Enrique Brinkmamn – Toulouse

Enrique Brinkmamn
Du18 novembre 2021 au 14 janvier 2022 Vernissage jeudi 18 novembre à 18h30
La peinture était jadis basée sur l’organisation de points et de tâches sur l’espace de la toile. Je voulais reproduire exactement la même chose dans un espace réel, c’est-à-dire dans l’air.
J’ai utilisé ensuite une toile d’acier et dans un premier temps le résultat m’a plu bien que je fusse dérangé par les reflets moirés de la maille d’acier. Par la suite, j’ai laissé l’acier s‘oxyder et je l’ai traité avec un produit anti-rouille. J’ai ensuite cousu deux moustiquaires ensemble et rajouté un autre bout de tissu avec des petits carrés centraux afin de constituer du volume et créer une grille.
J’ai peins cette superficie en deux dimensions avec des résines et de l‘huile.
Par la suite, je les ai monté sur un support en fer de structure légère qui les séparaient de quatre centimètres du mur, ceci étant l’équivalent de la toile telle qu’on l’exposait avant.
L’espace ainsi créé entre les toiles métalliques, le mur et les ombres produites par l’opacité des résines donne une véritable profondeur et un effet de trois dimensions.
Né en 1938 à Malaga,
Vit et travail entre Malaga et Madrid, Espagne
Ses premières toiles datent de la fin des années 1950, au sortir de l’adolescence, en plein régime franquiste. Il participe en 1959 au Mouvement Artistique Méditerranéen, qui réunit plusieurs peintres espagnols nés dans les années 1930 (José Orús, Juan Francés Gandía, Víctor Chiner Ballester…), avec une même volonté d’ouverture et de réflexion sur l’art méditerranéen.
Construction figurative des portraits, structuration de l’espace, intérêt minutieux pour le décor, ses premières toiles constituent cependant aussi le laboratoire de recherches futures: dissolution esquissée de la forme et sobriété de l’expression (réduction de la palette et simples aplats de couleur).
Dans Mesa paleta, les objets représentés deviennent des « objets-palettes », à la figuration incomplète, simples juxtapositions de dépôts de peinture tout juste sortis du tube.
De même, s’observe une tension, voire une torsion des corps, notamment dans des portraits d’inspiration pourtant classique et déjà troublants comme Madre con niña.
Ce cheminement vers l’abstrait culmine à partir des années 1990 avec une nouvelle série de toiles spectaculaires, à l’atmosphère très différente des précédentes. La peinture devient expression des origines, élévation spirituelle : les titres référentiels disparaissent, la figuration laisse place à la pure abstraction, les couleurs s’éclaircissent, s’apaisent et se font aériennes.Le corps est présent mais indirectement, sous des formes abstraites et géométriques (Salto neuronal) : de la chair à l’esprit. Par la réduction de la figuration à des formes mathématiques minimales (points, lignes, formes et taches), Enrique Brinkmann propose une poésie lumineuse des connexions, réseaux et filaments sur fond clair, tel un simple dépôt sur une vitre de fenêtre – ou de laboratoire.Recherche qui est prolongée par l’utilisation de nouveaux matériaux qui viennent faire exploser le support pictural : grilles, verre, fils de fer…Pour Enrique Brinkmann, il s’agit alors de « créer de l’air entre le mur et le plan pictural », se rapprochant ici de l’arte povera et des recherches contemporaines de certains peintres catalans (Antoni Tápies ou Manolo Millares notamment). La réflexion minimale sur la ligne et les points s’accompagne alors d’un nouveau médium et d’une nouvelle dimension : le relief.
Galerie Le Confort des Étranges 33 rue des Polinaires 31000 Toulouse
Ouvertures: jeudi de 17 à 20h vendredi-samedi: 16 à 20h. Tél: 06 63 69 29 52. et sur rendez-vous.