Estelle Lagarde & Florence D’elle « Once upon a time… » – Aix en Provence

Estelle Lagarde & Florence D’elle "Once upon a time..." - Aix en Provence

« De Anima Lapidum » Estelle Lagarde  « Un Conte » Florence D’elle

Du 16 avril au 11 juin 2022  – Vernissage samedi 16 avril à 18h.

« Once upon a time »

Il était une fois …
Ainsi commencent les contes que nous écoutions dans notre enfance les yeux ébahis .
 
Florence D’elle revisite le conte pour nous donner à voir des images empruntes d’onirisme et de rêve . La technique photographique utilisée n’est pas sans rappeler ces miroirs magiques … nous basculant dans une autre réalité …celle d’un conte?
 
Estelle Lagarde, dans la série « De Anima Lapidum », l’âme des pierres, nous interroge sur le temps ..
Mettant en scène des personnes telles des fantômes dans des lieux séculaires, historiques ou sacrées. C’est toute une architecture qui nous questionne sur notre place, nos traces… Ces pierres nous parlent si nous savons les écouter !

« De Anima Lapidum » Estelle Lagarde

Les séries photographiques, réalisées « à la chambre » par Estelle Lagarde, mettent en scène des figures humaines dans des lieux abandonnés – prison, usine, auberge… – qui racontent des histoires venues du passé, comme la promesse de les ressusciter. Les figures humaines y apparaissent tels les spectres surgis de notre mémoire. L’artiste utilise aussi son expérience personnelle, comme dans les séries « Adénocarcinome » et 2440, sublimation artistique de son cancer du sein, qui l’a fait connaître du grand public en 2010.

« De anima lapidum » – l’âme des pierres – est une série inédite dans laquelle l’architecture joue un rôle plus important que dans ses recherches précédentes. L’artiste met en évidence les relations s’établissant entre l’éphémère condition humaine et l’architecture de ces monuments qui semblent éternels : « Contrairement à mes travaux antérieurs, inspirés de bâtisses vouées à la démolition ou à une reconversion qui allait leur faire perdre toute leur essence, je souhaite réaliser un travail dans des lieux qui sont, eux, pérennes. Alors que j’étais fascinée par la finitude du bâti, qui entre en résonance avec notre propre finitude, me voilà fascinée par l’éternité de certains édifices : le temps ne semble pas avoir d’emprise sur eux. »

La photographe a sillonné la France, réalisant ses prises de vue dans des édifices religieux d’époques et d’échelles différentes. Outre le Monastère Royal de Brou à Bourg-en-Bresse (Ain), l’artiste a installé son trépied dans les églises paroissiales Saint-Gervais-Saint-Protais de Gisors (Eure), Saint-Jacques de Dieppe (Seine Maritime) et la cathédrale Notre-Dame de Rouen (Seine-Maritime) en Normandie ; dans les églises Saint-Vincent de Paul et Saint-Sulpice de Paris; et ailleurs dans l’église de Tarnac (Corrèze), la chapelle Saint-Louis de Bar-le-Duc (Meuse), les cryptes de Saint-Michel et de Notre-Dame de la Couture du Mans (Sarthe), ainsi que l’église Saint-Denys à Arcueil (Val de Marne)

Ces édifices ne fournissent pas seulement le cadre des prises de vues mais en deviennent de véritables acteurs. La sensibilité architecturale d’Estelle Lagarde lui permet en effet de répondre à « l’ambition de rendre hommage à ces espaces en interrogeant leurs dimensions spirituelles, sacrées, humaines ».

Elle crée de véritables mises en scènes théâtrales, voire chorégraphiques, pour mettre en mouvement des figurants, issus d’horizons différents, y compris du champ social et médical. Des êtres ayant peuplé ces lieux séculaires se révèlent alors dans l’objectif, sous une apparence parfois fantomatique. Le temps long de pose rend en effet le mouvement humain évanescent, le réduisant parfois à une trace lumineuse, par contraste avec l’immuabilité des pierres. Ses photographies donnent à voir le rapport entre les survivants et ceux qui continuent à vivre dans leur mémoire. Elles confèrent une présence aux absents, cherchant ainsi à retenir leur existence, entre contemplation, rêve et méditation.

« Un Conte » Florence D’elle

Après un parcours photographique d’auteure de plusieurs années en numérique (Les Secrètes, Re Birth), j’explore depuis maintenant cinq ans les méandres des techniques historiques.

Après Resili O, la série photographique la plus rugueuse qu’il me semble avoir réalisée à ce propos, je présente ici mon dernier projet personnel, aboutissement d’un voyage introspectif réalisé sur une année. Bercée par La Leçon de Piano de Jane Campion, La Belle et La Bête de Jean Cocteau ou les ballades de Loreena McKennitt au coin du feu d’un manoir en forêt de Brocéliande, j’ai écrit ce conte, mon conte, mon histoire.

Onirique, rêveur, silencieux, avoué, chaotique, brûlant, incertain mais lumineux, il s’agit d’un conte qui puise ses racines sur plusieurs décennies dans un passé rêveur mais aussi parfois violent.

Il était important pour moi d’être présent sous forme d’autoportraits, d’y inclure des images de ma fille, et de porter ce projet vers l’extérieur. Une forme de labyrinthe de Pan , un monde magique qui crée une autre réalité dans une langage inter-générationnel : la photographie est un prolongement de soi avec un dépassement à des situations d’impact ou de douleur.

L’utilisation de la chambre photographique en collodion est un prolongement moi-même : un processus lent qui se passe à l’intérieur de moi.

La volonté de le réaliser uniquement avec la technique du collodion humide en ferrotypes était d’y apporter matérialité, lenteur, rêverie, palpable d’un support organique et charnel dans une écriture empreinte de symboles mais laissant néanmoins libre cours à l’imagination. La lenteur du temps consacré à cette technique est indissociable du contenu sans cesse construit que l’on souhaite déposer. L’accrochage est articulé autour d’un polyptique pièce centrale de neuf ferrotypes représentant l’arbre et le conte se déploie tout autour.

Florence D’elle, Bruxelles, Belgique, 2020

Galerie PARALLAX 3 rue des Epinaux 13100 Aix en Provence Tel : 0660552060 / 0981719785

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