Émoi Photographique 2022 «Ombre et Lumière» – Angoulême

Émoi Photographique «Ombre et Lumière»
Du 9 avril au 8 mai 2022. – Inauguration des expositions samedi 9 avril à l’Espace Franquin à 11h.
Le samedi 9 avril est dédié à la visite inaugurale à l’Espace Franquin à 11h.
La visite itinérante commencera au théâtre d’Angoulême, Scène Nationale, à 14h15, elle arrivera vers 15h à l’Hôtel du département puis le parvis de l’Hôtel de ville, l’Hôtel st Simon, l’hôtel du Palais, la place Louvel et nous terminerons au Musée d’Angoulême vers 17h30, avec, nous l’espérons le vernissage.
Le dimanche 10 avril rencontres avec les photographes présents, sur leurs lieux d’exposition.
L’Émoi Photographique, festival de photographie qui se déroule à Angoulême en Charente est organisé bénévolement.
Il fait une place d’honneur à la photographie dite d’auteur avec une prédilection pour les travaux de l’ordre du récit. En 2022, il va parcourir le thème « Ombre et Lumière ».
Un sujet qui pourrait suinter l’opposition comme l’on dit Noir et Blanc, en oubliant les gris. Il y a bien quelques extrêmes dans cette nouvelle programmation de notre festival comme « Kataclysme » que nous ont proposé les Chevaliers où la libre nudité est contredite par l’étouffement du masque à gaz qui nous oblige à nous poser la question de l’action à entreprendre pour éviter le pire. Les « Chairs de Pierre » d’Alain Rivière- Lecœur sont-elles une réponse ? Les corps et la terre en symbiose désirent- ils un tel dénuement pour équilibrer le chaos ?
Ou bien, est-il trop tard ? Notre monde est-il déjà parti en fumée ? Incendié par notre société comme semble vouloir nous en avertir Felipe Zapico avec « Fumata ». Avertissement que nous ne semblons pas avoir entendu, car les « Palais italiens » d’Olivier Mattel interrogent : sont-ils les restes du cataclysme passé ou de celui à venir ?
La responsabilité de l’homme ne semble pas pouvoir être remise en question mais cet être si petit, qui passe son temps à se questionner pour savoir qui il est comme le font Dominique Agius avec « ID-ENTITY » ou Dorothée Machabert avec « C’est pas mon genre ». Confrontés aux affres du questionnement, ballotés entre leurs trous noirs ou leurs envolées lumineuses, les photographes se mettent en scène pour exposer leurs tourments comme ARTHY Mad et « Je consulte un psy », ou ceux des autres avec Paule Neel et « Pavillon 3 » ou « Sortir de son ombre » de Justine Darmon. Maltraitant les images comme la vie a pu maltraiter le sujet, Thierry Parezys avec « Persistance » et Peggy Allaire avec « Mon ange est mort ! » s’engagent eux aussi dans un partage d’expérience personnelle ou de vécu avec le visiteur.
Si le questionnement cesse, il y a quelquefois à rencontrer ce qui se vit, tout simplement, avec « Je suis…sur le fil de mes émotions » de Maf et la beauté de « Moments » d’Osvalde Lewat où la douceur de la lumière reflète la plénitude de l’instant vécu entièrement. Cette manière de regarder la vie, mise en pause obligatoirement par le confinement, est plus sombre chez Franck Brudieux et « Un temps suspendu » mais la gravité n’a pas réussi à en oblitérer la beauté. De sursauts en pépites, Nathalie Hamm et « Jeu éphémère », Matthieu Bonizec et « Ville parallèle », Grégoire Dupuis et « Âmes marines » ou Fabien Debrabandere et « Vertige de l’ombre » nous font porter attention aux instants magiques de la photographie. Ces moments d’exception où la coïncidence ne se dispute qu’avec l’équilibre ou l’apesanteur de l’instant. Ces moments si furtifs que seule la photographie peut en matérialiser leur existence et prouver aux autres que cela est arrivé.
Et puis, la photographie d’auteur étant ce qu’elle est, une traduction, une transformation, un autre langage, une poésie parfois, Muriel Pierrot avec « Légumes » et Alain Goirand avec « Les bruissements de la lumière » ont oublié les hommes et inventé leurs histoires, tout en Noir et Blanc.
Peggy Allaire Directrice artistique