Édith Laplane « La curieuse cabine d’ÉDITH » – Marseille

Une exposition personnelle, dont l’articulation et l’agencement des oeuvres face à sa collection, fonctionne comme un seul et même regard sur le féminin, le sexe, les récits de vie.

La barque, traditionnelle et récurrente chez Édith Laplane véhicule depuis la nuit des temps, les secrets qu’on dit inaccessibles au regard.

Association des oeuvres et d’une collection sexuellement connotée, où figurent Paul-Armand Gette, Silvie Brière, Annette Messager, Patrick Sainton ainsi que des barques (ou pointus), des masques Togo, un livre étonnant de pliage savant de Vieran aident à réactiver les interrogations d’Édith Laplane sur le corps, le sexe ; à en restituer la force animée par un engagement revendiqué.

Les oeuvres sont le reflet de l’obstination du corps entre quiétude et tumulte, oeuvres dont le désir ne s’est pas soumis.

La problématique des femmes traverse l’ensemble de sa démarche d’artiste et de collectionneuse. L’exposition permet d’affirmer l’acuité des éléments exposés au sein d’un espace privé, espace bousculé, le temps d’un accrochage pour mettre en avant une démarche cohérente qui emprunte à la mémoire, aux gestes, aux récits et à l’imaginaire des femmes.

Les axes de réflexion d’Édith Laplane sont un appel à la vigilance, à tenir une position dans l’art et la création. Il n’est pas innocent que son propos déconstruise les structures ancestrales du privilège masculin.

Une exposition qui mérite que sa découverte se poursuive au-delà de cette installation. Dans sa curieuse cabine, Édith Laplane veille avec une volonté tenace à prêter ses gestes au silence, aux fêlures des femmes et d’y chercher une raison de créer.

Élisabeth Chambon