David Hockney, collection de la Tate
Du 28 janvier au 28 mai 2023
Cet artiste est l’un des plus influents et populaires au monde.
Né à Bradford au Royaume-Uni en 1937, il a étudié au sein de la Bradford School of Art et du Royal College of Art de Londres, avant de réaliser certaines des œuvres les plus célèbres de ces 60 dernières années dans le domaine de l’art contemporain.
Depuis sa première exposition rétrospective organisée au sein de la Whitechapel Art Gallery de Londres en 1970 alors qu’il n’avait que 33 ans, l’artiste n’a cessé de susciter l’intérêt des critiques comme celui du public.
S’inspirant de nombreuses sources, dont l’imagerie populaire et les œuvres de maîtres anciens et modernes, le travail de David Hockney porte sur les grands classiques de l’art (natures mortes, portraits et paysages) et sur sa grande obsession : la représentation et la perspective.
Il s’est toujours montré avant-gardiste et audacieux en remettant en question notre perception du monde.
Il a également mis en avant dans ses œuvres la multiplicité des possibilités dans les domaines traditionnels de la peinture, de la gravure et du dessin, mais aussi dans son utilisation plus contemporaine de la photographie et des technologies numériques.
En près de 9 sections retraçant sa carrière du milieu des années 1950 à aujourd’hui, les œuvres présentées dans cette exposition proviennent principalement de la collection de la Tate au Royaume-Uni mais aussi de collections particulières.
Celles-ci illustrent le parcours unique de David Hockney grâce aux nombreuses façons dont il a interrogé la nature, ce qui nous entoure et la représentation
de ses créations d’étudiant prometteur, jusqu’à ses chefs-d’œuvre reconnus comme ceux d’un des plus grands artistes vivant.
Commissariat
Helen Little, commissaire scientifique
Bruno Ely, conservateur en chef, directeur, musée Granet
Paméla Grimaud, conservatrice, responsable du pôle conservation et recherche, musée Granet
DAVID HOCKNEY
La Tate est associée à David Hockney depuis plus de 50 ans et nous sommes ravis que ce fonds exceptionnel soit partagé avec le public en France, où l’artiste a choisi de vivre et de travailler depuis 2019.
David Hockney : Œuvres de la Tate Collection est la première collaboration entre la Tate et le Musée Granet. Elle permet de présenter 103 œuvres parmi les plus célèbres de l’artiste, dans un endroit du monde qui a inspiré Hockney à plusieurs reprises, et où il est revenu plusieurs fois tout au long de sa vie.
La Tate a la chance de posséder quelques-uns des tableaux les plus emblématiques de Hockney, notamment Man in Shower in Beverly Hills (1964), Mr and Mrs Clark and Percy (1971-72) et My parents (1977). Régulièrement exposés dans les galeries de la Tate, admirés par des millions de visiteurs et considérés parmi les œuvres picturales les plus appréciées du Royaume-Uni et du monde, leur popularité reflète l’ambition de Hockney : peindre des tableaux mémorables, pour que son art touche le public au sens large, au-delà des cercles plus restreints des milieux de l’art. Pour preuve, la rétrospective organisée en 2017 à la Tate Britain, rassemblant pour la première fois six décennies de l’œuvre de Hockney, a été l’exposition la plus visitée jamais organisée dans la galerie de Millbank.
Les liens entre David Hockney et la Tate remontent aux années où l’artiste était étudiant au Royal College of Art, et se sont renforcés au fil du temps grâce à ses nombreuses visites dans les galeries de la Tate. En retour, Hockney a fait plusieurs dons généreux aux collections de la Tate, notamment 39 œuvres graphiques de 1983 à 1991, ainsi que sa série de gravures Moving Focus. En 2008, Hockney a donné sa plus grande toile jamais réalisée, Bigger Trees Near Water Or/Ou Peinture Sur Le Motif Pour Le Nouvel Age Post-Photographique (2007). Depuis cette date, et comme pour mettre à jour son œuvre, la Tate a reçu en cadeau In The Studio, December 2017 (2017), un montage photographique panoramique qui représente l’artiste dans son studio de Hollywood Hills.
Neil McConnon, directeur des partenariats internationaux de la Tate, a déclaré : « Je suis ravi de l’attention et de l’enthousiasme portés à la réalisation de cet ambitieux projet à Aix-en-Provence, qui présentera au public une partie de la collection de la Tate, exposée pour la première fois en France. Nous remercions sincèrement tout le personnel du Musée Granet qui a permis cet échange très important. »
Maria Balshaw
Director of the Tate art museums and galleries
L’exposition
David Hockney est l’un des artistes contemporains les plus influents et populaires au monde.
Né à Bradford au Royaume-Uni en 1937, il a étudié au sein de la Bradford School of Art et du Royal College of Art de Londres avant de réaliser certaines des œuvres les plus célèbres de ces 60 dernières années.
Depuis sa première exposition rétrospective organisée au sein de la Whitechapel Art Gallery de Londres en 1970 alors qu’il n’avait que 33 ans, l’artiste n’a cessé de susciter l’intérêt des critiques comme celui du public.
S’inspirant de nombreuses sources, dont l’imagerie populaire et les œuvres de maîtres anciens et modernes, le travail de David Hockney porte sur les grands classiques de l’art (natures mortes, portraits et paysages) et sur sa grande obsession : la représentation et la perspective.
Il s’est toujours montré avant-gardiste et audacieux en remettant en question notre perception du monde et notre façon d’y réagir. Il a également mis en avant dans ses œuvres la multiplicité des possibilités dans les domaines traditionnels de la peinture, de la gravure et du dessin, mais aussi dans son utilisation plus contemporaine de la photographie et des technologies numériques.
Retraçant sa carrière du milieu des années 1950 à aujourd’hui, les œuvres présentées dans cette exposition proviennent principalement de la collection de la Tate au Royaume-Uni. Celle-ci dépeint le parcours unique de David Hockney grâce à la myriade de façons dont il a interrogé la nature de ce qui nous entoure et la représentation de ses créations d’étudiant prometteur, à ses chefs-d’oeuvre reconnus comme ceux d’un des plus grands artistes vivant.
Section 1 – Démonstration de versatilité (les œuvres de jeunesse)
Lors de ses études au sein de la Bradford School of Art (1953-58), David Hockney reçoit une formation traditionnelle fondée sur le dessin d’après nature et une observation fidèle du monde extérieur.
Il réalise ainsi des tableaux et des lithographies caractérisés par des couleurs sombres et un espace illusionniste.
En 1959, alors que l’enseignement dans les écoles d’art britanniques se transforme rapidement, David Hockney entame un cursus de deux ans en peinture au sein du Royal College of Art de Londres. À l’issue de cette première année, il réalise des œuvres visant de plus en plus à faire connaître son homosexualité, encore illégale à l’époque.
Très expérimental et s’inspirant souvent de styles, de conventions picturales et de concepts d’espace incongrus, ce nouveau mode de représentation auto-référentielle prend rapidement de l’ampleur dans son travail. En brouillant la distinction entre les images abstraites et représentatives, il utilise des figures schématiques, des graffitis et des cryptiques dérivés du poète américain Walt Whitman pour aborder les thèmes du sexe et de l’amour.
D’autres de ses œuvres portent sur les relations amoureuses entre hommes, réelles et imaginaires. Après avoir découvert que tout pouvait faire thème et résolument désireux d’explorer des styles variés et différentes formes de peinture à l’image de Picasso, David Hockney quitte le Royal College of Art en ayant développé une liberté stylistique qui allait caractériser son travail d’artiste accompli.
Section 2 – Los Angeles
En 1964, David Hockney emménage dans le quartier de Santa Monica à Los Angeles et commence à peindre la ville. Il aime ses espaces ouverts, dans lesquels il retrouve clarté et géométrie dans les lignes modernistes des immeubles de bureaux, l’architecture du milieu du siècle des maisons, les piscines et les motifs dessinés par les arroseurs sur les pelouses.
Avant même son arrivée, l’artiste pensait que Los Angeles était « sexy », son climat propice à une culture faite de beaux jeunes hommes athlétiques qu’il avait découverts dans des magazines érotiques importés de Californie en Grande-Bretagne.
Les questions liées à la représentation l’ont toujours absorbé. Comment un peintre pouvait-il saisir la transparence du verre ou de l’eau sans cesse en mouvement ?
Caractérisées par des formes simplifiées et des surfaces plates, les peintures telles que The Bigger Splash (1967) font la satire de l’art abstrait alors à la mode, la bordure autour du tableau soulignant le caractère artificiel de la scène. L’éclaboussure laborieusement réalisée par David Hockney (qu’il se souvient avoir mis plus de deux semaines à peindre) peut être considérée comme une plongée dans la spontanéité machiste associée à l’expressionnisme abstrait, et la description apparemment réaliste des immeubles de bureaux comme un jeu sur la grille moderniste qui se mettait en place dans l’art minimaliste.
Section 3, arts graphiques : A Rake’s Progress (La Carrière d’un libertin) & Cavafy
En 1961, David Hockney participe à l’exposition annuelle Young Contemporaries à Londres, événement qui fait connaître cette nouvelle génération d’artistes pop britanniques au public. C’est à ce moment-là que son travail attire l’attention du propriétaire de galerie d’art John Kasmin qui devient le marchand officiel des œuvres de l’artiste.
Grâce à ce succès commercial précoce, David Hockney peut financer son premier voyage en Amérique en 1961, reconstitué dans la célèbre suite de seize gravures, La Carrière d’un libertin (1961 – 63) inspirée des illustrations satiriques de William Hogarth sur l’Angleterre du XVIIIe siècle.
Tel un William Hogarth contemporain, David Hockney utilise ici les lignes des gravures pour nous raconter son expérience de jeune homme gay arrivant à New York. Dans une version moderne de la grande aventure vécue par de jeunes hommes privilégiés partant pour l’Europe lors d’un voyage éducatif et révélateur sur soi-même, la première gravure,
« L’Arrivée », montre un protagoniste quasi autobiographique approchant de la ville.
On reconnaît le style de l’artiste à son interprétation phallique du Chrysler Building. Une autre oeuvre de la suite fait référence à une publicité télévisée pour la coloration capillaire Clairol avec le slogan « blondes have more fun » (Les blondes s’amusent plus). David Hockney se réinvente alors grâce à ce qui allait devenir sa couleur blonde emblématique et grâce à une nouvelle ambition artistique.
En janvier 1966, David Hockney se rend à Beyrouth et réalise des dessins pour un ensemble de gravures relatives à l’oeuvre du poète grec C. P. Cavafy, né en Égypte. Pour les poèmes de Constantin Cavafy, David Hockney opte pour un style très différent, représentatif de lignes éparses et précises qui correspondent à la clarté et à la simplicité de l’écriture du poète et confèrent dignité et romantisme aux scènes d’amour gays.
Délicatement érotiques plutôt qu’ouvertement sexuels, les poèmes et les gravures demeurent toutefois très explicites : le désir physique et la normalité de l’intimité entre de jeunes hommes.
Les gravures ont été dévoilées en 1967, alors que le Parlement venait d’adopter la loi sur les infractions sexuelles qui dépénalisait finalement l’homosexualité en Angleterre et au Pays de Galles.
Section 4 – Vers le naturalisme
À la fin des années 1960 et dans les années 1970, David Hockney crée des œuvres davantage axées sur la réponse émotionnelle suscitées par les personnes et les lieux tels qu’ils les voient.
Cette position coïncide avec l’achat d’un appareil photo Pentax 35 mm. L’artiste l’utilisait pour élaborer des peintures à la représentation toujours plus naturaliste de la lumière, de l’ombre et des figures et pour créer une plus grande illusion d’espace et de profondeur.
Utilisant le dessin pour observer attentivement le monde qui l’entoure, ses doubles portraits de couples et d’amis chez eux, soigneusement mis en scène, allient des poses et des décors informels à la grandeur et au caractère formel des portraits traditionnels.
Ces œuvres grandeur nature et mesurant environ deux mètres par trois donnent l’impression que le modèle se trouve véritablement face au spectateur. Celui-ci est alors invité à prendre la place de l’artiste et à devenir acteur de cet univers privé.
La plupart de ces œuvres sont peintes à l’acrylique, une matière qui sèche rapidement et qui ne peut pas être retirée. Cette méthode nécessite donc une plus grande préparation et une application méticuleuse impliquant un processus plus lent, ainsi qu’une capacité d’examen et d’observation accrue.
À la fin des années 1970, David Hockney commence à remettre en question ces constructions de la réalité qui, selon lui, enferment le spectateur dans une perspective trop étroite le déconnectant et le séparant ainsi de l’image.
Section 5 : « Moving Focus » ou l’indispensable mouvement
Tout au long des années 1980, David Hockney reste très prolifique alors que son oeuvre connait de profonds changements, autant en termes de style que de supports. Ayant provisoirement abandonné la peinture pour se concentrer sur la photographie et la conception théâtrale, il se tourne vers la gravure pour partir à la rencontre du cubisme, de l’espace pictural et du mode de représentation des différentes réalités de trois dimensions en deux.
Après avoir découvert la peinture sur rouleau chinoise au sein du Metropolitan Museum de New York et avoir lu The Principles of Chinese Painting (Les Principes de la peinture chinoise), par George Rowley, David Hockney commence à réaliser des estampes, explorant les multiples réalités de l’espace tridimensionnel. Il décrit les idées qu’il a à cette époque comme ses interprétations « Moving Focus », en mouvement, de la perspective, de la mémoire et de l’espace.
Comptant vingt-neuf compositions lithographiques, les œuvres de cette salle rassemblent plusieurs portraits de certains des principaux modèles de l’artiste, des natures mortes aux couleurs intenses et des intérieurs complexes suggérant un nouveau type d’espace.
Les perspectives multipoint et inverse utilisées donnent l’impression que le spectateur voyage à travers et autour de l’oeuvre, reproduisant ainsi en deux dimensions l’expérience de celui qui observe l’environnement tridimensionnel de manière plus authentique que la perspective à point unique de l’objectif de la caméra.
Les six vues de l’hôtel Acatlan au Mexique sont les œuvres les plus grandes et les plus spectaculaires. Hypnotisé par la cour centrale baignée de soleil lui évoquant une scène, l’artiste a adopté une nouvelle technique qui lui a permis de dessiner l’espace intérieur et extérieur et les illusions de perspective en plein air, sortant ainsi des limites de l’imprimerie.
David Hockney a réalisé un autre projet à cette époque : un grand écran à quatre panneaux appelé Caribbean Tea Time inspiré des carnets de croquis de vacances, des écrans représentant l’Extrême-Orient et des collages d’éléments découpés d’Henri Matisse.
Section 6 – Abstraction
Ayant conclu que l’appareil photo homogénéise le monde et décourage la recherche active, Hockney continue de chercher des moyens de dépeindre le monde différemment de la vision photographique. Après avoir expérimenté les premiers programmes d’infographie, les photocopieurs de qualité bureautique et les télécopieurs pour créer et diffuser son travail, il commence à utiliser l’appareil photo numérique afin de documenter la vie au sein de l’atelier.
Au début des années 1990, dans sa maison située sur la plage de Malibu, David Hockney commence à réaliser une série de peintures explorant l’espace récessif maritime, ainsi que de petits portraits à l’huile d’amis et de proches à l’échelle d’une photocopie. Ses créations pour les productions d’opéra à cette période, caractérisées par des décors scéniques audacieux, aux couleurs vives et lumineuses mettant en avant des formes et des plans abstraits, donnent lieu à une volonté nouvelle d’impliquer plus directement le spectateur dans ses compositions. On retrouve cette idée dans les séries Some New Prints et Some More New Prints.
Après avoir rejeté l’abstrait dans les années 1950 et 1960, David Hockney revient ici à des formes et motifs abstraits pour créer une impression de superposition et de profondeur. Les formes sont également davantage suggérées que représentées. La liberté et la diversité emblématiques des peintures de l’artiste à cette époque (descriptives et décoratives, mettant en avant l’espace, la matière et l’expérience) reflètent les parts de mémoire et d’invention qui les caractérisent.
Section 7 – In the studio
La photographie panoramique In the Studio, réalisée en décembre 2017, représente l’artiste debout et entouré de peintures anciennes et nouvelles ornant son atelier des collines d’Hollywood à Los Angeles. La photographie offre une vue plongeante sur l’atelier. La structure de l’image n’est toutefois pas conforme à la perspective photographique d’un point de vue traditionnel. L’oeuvre est composée d’un assemblage numérique de 3 000 photographies. Cela crée un dessin photographique, un sens de la mise au point tridimensionnelle en mouvement qui fait partie intégrante du voyage de toute une vie dans l’espace pictural et de sa conviction selon laquelle le spectateur ou l’artiste est mobile, que l’image qui en résulte doit être dotée de nombreuses perspectives et mises au point en mouvement. David Hockney explique que « l’oeil est sans cesse en mouvement ; c’est la fin s’il s’arrête. Lorsque mon oeil bouge, la perspective change en fonction de mon regard. Elle n’a donc de cesse de changer ; dans la réalité, on retrouve un millier de perspectives lorsque l’on regarde cinq personnes. »
Le fait que David Hockney utilise l’atelier comme un thème établit un lien direct avec des précurseurs emblématiques de l’histoire de l’art, tels qu’Henri Matisse (The Red Studio, 1911 [Museum of Modern Art, New York]) et Gustave Courbet’s (The Painter’s Studio – A real allegory summing up seven years of my artistic and moral life, 1855 [Musée d’Orsay, Paris]). C’est plus précisément là que le questionnement constant et la recherche acharnée de l’artiste aboutissent à des images, des représentations, qui pourraient correspondre à notre façon de découvrir le monde.
Section 8 – Le sud
Les Maîtres du Sud
De l’espace perspectif de Fra Angelico au style cubiste de Picasso, de la ligne néoclassique ingresque, au dessin linéaire de Van Gogh et Matisse, l’admiration de Hockney pour les maîtres anciens aussi bien que modernes innerve son œuvre.
Pablo Picasso, depuis la visite de la grande rétrospective qui lui est consacrée en 1960 par la Tate Gallery, l’influence durablement dans la multiplicité des techniques d’expression artistique – peinture, collages, gravure et lithographie, décor et costumes d’opéra même. Sa leçon est essentielle, « analytique », dans une réinterprétation cubiste de la perspective, de l’espace et de la mémoire. Le coloris s’impose dans sa peinture comme dans la lithographie, où les hachures colorées construisent énergiquement la surface à la manière cézannienne. Il peint la Chaise de Van Gogh comme une personne, dans sa puissance monumentale et temporelle. Cet hommage fait écho à celui fait à Cezanne dans le Portrait de John Sharp, mobilisant les mêmes cadrage, pose et économie du trait que dans le Portrait de Madame Cezanne.
Dans les années 1970, ce sont de nouveau les expositions du maître espagnol, à Avignon en 1973 puis au MOMA en 1980, visitée huit fois, qui lui laisse entrevoir la possibilité de l’appareil photographique comme un « outil de dessin ». Les photographies deviennent préparatoires (comme celles prises au Nid de Duc) et donnent à la peinture leur dimension narrative dans des ensembles complexes de photomontages. A bigger card players convoque à la fois l’iconographie cezannienne et les points de vue simultanés du cubisme picassien, dans l’évocation du temps et de la mise en abîme de sa propre peinture avec Pearblossom Highway (1986) et une version peinte de ses Joueurs de cartes.
Musée Granet Place Saint Jean de Malte, 13100 Aix-en-Provence Tél.: +33 (0)4 42 52 88 32