Dans les forêts disparues du monde & Flora Moscovici – Cajarc

Dans les forêts disparues du monde & Flora Moscovici - Cajarc

Dans les forêts disparues du monde & Flora Moscovici »

Du 3 juillet au 4 septembre 2022 – Vernissage samedi 2 juillet à 16 h aux Maisons Daura, à 19 h à Cajarc

Carte blanche à Flora Moscovici, MAISONS DAURA, SAINT-CIRQ-LAPOPIE,

L’artiste Flora Moscovici pratique une peinture essentiellement contextuelle, qu’elle applique directement sur des espaces existants, intérieurs ou extérieurs, naturels ou bâtis. Engageant un dialogue sensible, affectif, avec ces lieux, elle s’approprie leurs qualités, leurs lumières, leurs décors, leurs dimensions et les envisage comme d’autres peintres envisagent la toile vierge. Cette pratique en rappelle une autre, celle des premier·e·s peintres de notre histoire, appliqué·e·s à projeter leurs pigments sur les parois rocheuses qui les abritaient. S’éloignant cependant de toute tentative de figuration, sa peinture se construit sur un jeu subtil et infini de couleurs : enveloppante, vibrante, elle modifie notre perception des espaces ainsi métamorphosés et semble en créer de nouveaux, imaginaires.

Aux Maisons Daura, Flora Moscovici crée une œuvre murale originale dont le nuancier est inspiré des teintes de pierre et de béton de l’espace d’exposition ainsi que de la gamme chromatique d’une sélection d’œuvres choisies par l’artiste dans la collection des Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse. Les œuvres de Yohann Gozard, Philippe Hortala, Véronique Joumard, Myriam Mechita, Arthur-Luis Piza et Aldo Runfola, accrochées à même l’œuvre de Flora Moscovici, dialoguent ainsi avec elle dans une composition inédite où couleur et lumière circulent d’un mur à l’autre, d’une œuvre à l’autre.

Inspirée par la vallée du Lot, Flora Moscovici conçoit deux œuvres en extérieur en lien avec ses paysages. À Latoulzanie, elle investit les façades extérieures d’une maison qu’elle recouvre d’une peinture à base de chaux et de pigments, créant ainsi une apparition chatoyante au cœur de ce village niché entre la falaise et le fleuve. À Cajarc, son attention se porte sur la scène circulaire du théâtre de verdure installé en bord du Lot. Lieu de rassemblement et de spectacle, le lieu accueille notamment les représentations du groupe de danse traditionnelle Lous Bourrélous. L’artiste s’inspire de leurs pas de danse pour créer une peinture aux accents rythmiques, dont les couleurs tournoient sur la scène tels les corps des danseurs.

En partenariat avec les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse.

Dans les forêts disparues du monde

« Nous restons vifs et alertes dans les forêts disparues du monde. »
Edward O. Wilson

Edward O. Wilson, biologiste américain propagateur du concept de biodiversité, évoque avec poésie le paradoxe qui est le nôtre aujourd’hui. À l’heure où tant de paysages naturels tendent à disparaître, l’espèce humaine, dans un élan vital, déploie une énergie toujours grandissante à préserver ce qui peut l’être encore, à archiver ce qui demain ne sera plus. De nombreux artistes se font aujourd’hui l’écho de ce mouvement, mettant en œuvre des processus de collecte, de préservation, d’archivage, voire de recréation, par des moyens artificiels, de la nature.

Les quatre artistes réuni·e·s pour cette exposition, qu’il·elle·s s’intéressent  directement ou non au sujet de l’anthropocène, contribuent eux·elles aussi de cet élan.
Gaëlle Leenhardt s’inspire, à travers la sculpture et la photographie argentique,  des processus de sédimentation et de fossilisation à l’œuvre dans le paysage, traces du vivant immortalisées pour l’éternité. Dans un film d’Antoine Chapon, un ex-militaire soigne un stress posttraumatique en générant des paysages naturels dans un moteur de jeu vidéo  utilisé pour les simulations de combat. Luca Vanello crée des agencements de plantes fantomatiques, figées entre la vie et la mort par un processus chimique méticuleux. Enfin, Sybil Montet met en scène, par la vidéo et la sculpture 3D, des paysages en voie de dissolution, comme des souvenirs déjà disparus.

Associant matières organiques et technologies numériques, ces artistes traduisent avec acuité les modalités contemporaines de notre relation au vivant et à son évolution. Il·elle·s rendent sensibles le sentiment de dynatalgie (du grec dynaton, le possible). Forgé par la philosophe Vinciane Despret, ce néologisme traduit un affect largement répandu aujourd’hui, la nostalgie des possibles, une mélancolie de ce qui aurait pu être et ne sera pas, dans les forêts disparues du monde.

Centre d’art contemporain, 134 avenue Germain Canet, 46160 Cajarc Tél : 05 65 40 78 19

ouverture du mercredi au dimanche, de 14h à 18h, entrée libre.

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